Lors du salon Le Maroc du Livre à Paris, j’ai eu l’honneur de rencontrer Mohamed Bougafer, auteur du livre Unis. Cette rencontre littéraire a été bien plus qu’un simple échange d’ouvrages ; elle a été une résonance profonde entre deux parcours, deux écritures, deux regards lucides sur notre époque.

Son livre Unis, sous-titré « Réflexions d’un éducateur sur le radicalisme religieux de certains jeunes de confession musulmane », m’a profondément interpellé. Il y aborde avec franchise et pédagogie la question sensible de la radicalisation, un phénomène aux racines multiples qui touche parfois une jeunesse en quête d’identité, de sens et de repères.

Ce thème entre en résonance directe avec l’un des axes que j’aborde dans Parcours du combattant, tel père tel fils. Là aussi, il est question de trajectoires contrariées, de déracinement, de stigmates invisibles et d’un combat quotidien pour appartenir à une société qui vous regarde souvent avec méfiance. La radicalisation, lorsqu’elle surgit, devient alors non seulement un drame individuel, mais aussi un frein majeur à l’intégration, au vivre-ensemble et à l’image de toute une communauté.

À travers nos livres respectifs, Mohamed Bougafer et moi portons un message commun : celui d’une vigilance éducative, d’une responsabilité collective, mais aussi d’un immense espoir. Car face aux replis identitaires, il existe encore des passerelles — celles de la culture, de la parole partagée, de l’écoute et du lien.

Nos échanges ce jour-là furent nourris, sincères et porteurs. Nous avons convenu, sans avoir à le dire explicitement, que l’écriture pouvait aussi être un rempart contre les extrêmes, une main tendue vers l’autre, un appel à la raison autant qu’à la compassion.

Puisse cette rencontre en inspirer d’autres. Car plus que jamais, nos sociétés ont besoin d’union, de dialogue… et de livres qui osent dire ce que d’autres taisent.

— Zouber El Malti, auteur de Destins croisés et Parcours du combattant, tel père tel fils