Le site d’emploi Meteojob avait demandé une enquête auprès de l’IFOP sur la discrimination à l’embauche. Ce jeudi 10 juin, les résultats sont tombés : en 20 ans, la discrimination à l’embauche a quasiment doublé en France.
Malgré des campagnes de sensibilisation ces dernières années, l’enquête de l’IFOP a démontré que près de 21% des salariés ont subi de la discrimination à l’emploi cette année contre seulement 12% en 2011.
Le sondage a été réalisé sur un échantillon de 4026 salariés âgés de plus de 18 ans. Ces derniers ont dû répondre à un questionnaire en ligne entre le 22 et le 28 avril dernier.
Quels sont les salariés les plus discriminés ?
L’enquête révèle que même si l’on arrive à l’étape de l’entretien d’embauche, cela ne change rien au recrutement puisque c’est là que la discrimination se fait le plus ressentir.
Sans surprise, les profils de personnes les plus discriminées sont les salariés de nationalité étrangère et ceux qui ne sont pas de couleur blanche. La religion est aussi un motif de discrimination et les musulmans sont les plus touchés (53% sont discriminés) contre 35% pour les protestants et 19% pour les catholiques.
Les sources de ces discriminations sont nombreuses. Outre le nom et le prénom de la personne, d’autres facteurs sont cités comme l’accent du candidat. L’enquête montre également que les personnes obèses souffrent elles aussi de la discrimination (26%) et beaucoup d’entre elles sont conviées à perdre du poids. C’est ce qu’on appelle le «body shaming». Enfin, l’orientation sexuelle reste également un frein pour décrocher un emploi.
Le sexisme toujours en augmentation
La part des femmes discriminées est passée de 7% en 2000 à 19% aujourd’hui. Certaines d’entre elles disent avoir subi des «propos déplacés ou des remarques désobligeantes liées à leur sexe». Cela montre que le sexisme est un phénomène qui progresse toujours.
Parmi les questions les plus posées aux femmes, on trouve le fait d’avoir des enfants ou pas surtout dans le secteur privé (à hauteur de 51%). Plus globalement, cette question concerne près d’une femme sur deux (49%) alors qu’elle ne concerne que 35% des hommes seulement dans un cadre professionnel.