Débat sur l’Islam des lumières entre Ghaleb Bencheikh et Ilhem Goulli Farid

Ghaleb Bencheikh islamologue franco-algérien, réformateur de l’islam libéral et président de la Fondation de l’islam de France a été invité dans un live sur le réseau social Facebook, par la présidente de Clics34 et de SOS racisme-Montpellier Ilhem Goulli Farid. Le débat avait comme thème : L’islam des lumières.

J’ai profité de ce débat pour lui poser cette question : Pourquoi nous n’avons plus un islam des lumières aujourd’hui ? Qu’est-ce qui a changé concrètement ?

Voici sa réponse :

« Sans auto-flagellation aucune. Je ne participe pas de ce qu’on appelle la haine de soi, … etc. Mais il est bon de savoir que le drame est en nous d’abord parce qu’à un moment donné on a laissé place à la crétinisation des esprits. Je suis désolé, je ne veux pas être sévère, mais on a laissé place à l’aliénation véritablement, à l’obsession de la norme canonique. Tu fais telle chose, tu vas au paradis. Tu fais telle chose, tu vas en enfer. Pardon, je ne veux pas rentrer dans des détails scabreux et prosaïques : tu rentres avec le pied droit dans les sanitaires, c’est mauvais et les sanitaires il faut rentrer avec le pied gauche. La vie du musulman et de la musulmane a été ramenée à des considérations de cet ordre. Entre temps, on a délaissé le champ du savoir. Donc notre drame à nous est plutôt dans cette démission de l’esprit, de l’abrasement de l’intelligence, de l’agonie de la lucidité, de la défaite de la pensée. Donc, si nous nous sommes rendu comptes ; si nous avons un bon diagnostic, on trouvera la bonne médication. Donc c’est d’abord nous-même et nous nous en sommes rendu compte. La preuve c’est que nous en parlons maintenant. Eh bien qu’est-ce qu’il y a lieu de faire ? Tous ceux qui ont des enfants en âge d’aller à l’école doivent leur dire que votre salut est aussi dans les diplômes, dans les cursus diplômants, dans la connaissance, dans l’éducation et l’acquisition du savoir, dans l’instruction, dans l’ouverture sur le monde, dans l’altérité confessionnelle : l’ouverture sur autrui. On ne peut pas rester recroquevillé sur soi-même. Donc ça, c’est le premier point. Le deuxième point, est-ce que les médias ne font pas assez pour aller connaître … ? Oui malheureusement…, il y a une telle paresse dans ces médias, pour aller chercher comprendre que pour eux, dans l’esprit des uns et des autres c’est malheureusement, peut-être pas pour tout le monde mais c’est ce qu’on donne à voir dans cet arc de cercle qui va du nord du Nigéria jusqu’à l’île de Jolo, passant par la corne africaine sans m’appesantir sur cette région du monde qui a vu naître une monstruosité idéologique et religieuse dénommée Daesh, pour certains médias c’est ça l’islam et c’est ce qu’il donne à voir. D’autres, pensent que ce sont les coutumes maghrébines ou les coutumes subsahariennes, mais ce sont des coutumes, le plus souvent n’ont rien à voir avec la tradition religieuse même dans sa version standard, sa version classique. Donc c’est cette paresse des médias qui est problématique ».

Lien de la vidéo complète :

https://www.facebook.com/ilhem.farid/videos/3760766227308440

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